Dans notre dernière publication, nous avions échangé sur la valeur du conseil. Il s’agissait de démontrer que l’expression « conseil gratuit » renvoie en fait à l’idée qui veut qu’un conseil ne soit pas réellement gratuit. Puisqu’il comporte une certaine valeur, il a aussi un prix, il est payant. Et comme un entrepreneur a besoin de conseils pour mener à bien son activité, il peut, pour ses débuts, s’appuyer sur l’expertise des amis ou membres de famille qui peuvent les lui prodiguer à titre gracieux.

Mais, dans la mesure du possible, l’entrepreneur devra s’obliger à récompenser cet apport qu’il reçoit des autres. Ceci peut ne pas se faire nécessairement sous forme monétaire, mais autrement comme avec du crédit de communication/internet, petits cadeaux de reconnaissance. Le double avantage de cette pratique sera que l’entrepreneur apprendra à ne pas prendre à la légère les conseils qu’il reçoit, car c’est une faveur qui lui est accordée, d’une part ; et d’autre part, la personne qui a offert ces conseils se sentira valorisée, et ce qui pourra éveiller en elle la volonté d’entreprendre, pourquoi pas.

C’est intéressant que cette notion de « récompense gratuite » (gratuite dans le sens qu’elle n’est pas forcée ou qu’elle est libre) se traduise en anglais par le mot « gratuity », c.à.d. un pourboire, ou une gratification. Comme qui dirait, « un ‘gratuity’ pour un conseil gratuit ».

 

Les fondamentaux

Voici ce que l’on dit souvent en matière de conseils : il ne faut pas prendre tous les conseils, et il ne faut pas non plus rejeter tous les conseils. Cela exige un certain équilibre et une bonne intuition, car en dernière instance, c’est vous qui prendrez vos décisions et vous devriez les assumer en fin de compte. Vous aurez donc à trier pour ne garder que ce qui vous sera utile.

Pour un entrepreneur, il y a quelques conseils dont il ne peut se passer pour espérer s’en sortir dans son/ses business. Robert Kiyosaki, auteur du célèbre Rich Dad Poor Dad (Père riche père pauvre) en recommande quatre dont il faudra nécessairement se procurer. Il y en a bien sûr plusieurs autres, mais nous allons nous focaliser sur ces quatre-là. Ce sont : la comptabilité, les investissements, le marketing (ou lois des marchés), et la fiscalité (en ce compris le juridique ou le droit des sociétés).

Pour Kiyosaki, la bonne maîtrise de ces quatre domaines, ou l’assistance qu’on en reçoit détermine de ce qu’on appelle l’intelligence financière, qui est une synergie de plusieurs aptitudes et talents. Pour un entrepreneur qui veut aller loin, il a besoin d’obtenir ces expertises et de bien les agencer. Et comme discuté plus haut, il ne s’agit pas, pour un début, d’aller les rechercher dans de grands cabinets. Votre cercle d’amis et connaissances regorge certainement de personnes-ressources plutôt disposées à vous prêter main forte et vous voir réussir.

 

Comptabilité

C’est une compétence de base pour réussir dans son parcours entrepreneurial. La comptabilité vous aide à lire et comprendre vos chiffres. Pour cela, il est fondamental de séparer les avoirs ou la caisse de l’entreprise et celle de l’entrepreneur ; et c’est là que beaucoup de personnes se heurtent.

Vous n’êtes pas obligés d’engager un comptable à temps plein si les moyens ne vous le permettent pas encore. Il vous suffit de tenir un fichier Excel avec vos dépenses journalières, et le moment venu, vous pouvez soumettre ces chiffres auprès d’un expert pour consolidation.

 

Investissements

Cette expertise détermine la destination de vos gains. Comment arriver à construire des actifs plus solides, soit au sein de l’entreprise, soit dans d’autres entreprises du groupe ou ailleurs. L’objectif poursuivi ici est de créer un effet de levier avec les gains générés par votre activité. C’est ici que s’applique le conseil favori du célèbre auteur : ne pas travailler pour l’argent, mais faire que votre argent travaille pour vous.

 

Marketing

C’est la compréhension de la loi des marchés, c.à.d. de l’offre et de la demande. Il est important de comprendre la situation du marché, mais aussi les tendances de celui-ci. Un aspect important du marché est la communication. Comment structurer la communication d’entreprise pour la positionner favorablement sur le marché.

L’aspect marketing ou communicationnel est souvent celui qui est éludé par les jeunes entrepreneurs, qui passent beaucoup de temps à travailler sur leur produit/service, aussi innovant soit-il, mais ils passent à côté de leur clientèle potentielle à cause d’une communication qui ne s’adresse pas à la bonne cible.

 

Fiscalité

Plus que le seul paiement des taxes, il s’agit surtout de comprendre comment tirer le meilleur parti du droit des sociétés. L’arsenal juridique contient parfois des mesures incitatives que l’entrepreneur peut utiliser au bénéfice de son activité. Dans nos pays où le fisc tend à se présenter plus comme une épée de Damoclès que comme partenaire des opérateurs économiques, il sied de mieux se faire accompagner pour épargner son entreprise des sollicitations excessives.

Dites-nous, de ces quatre domaines, quel est celui ou ceux que vous aviez négligés et comment comptez-vous réajuster le tir ?