C’est le début de l’année, et comme d’habitude, tout le monde ou presque prend des résolutions pour expérimenter un changement, une amélioration dans la vie. Ces résolutions ne sont pas limitées au niveau personnel ; elles peuvent également être collectives.
Dans ce cadre, je voudrais proposer ici une résolution que nous pouvons prendre ensemble en tant que communauté pour booster l’entrepreneuriat local, ou le contenu local (local content) comme on le dit souvent.
N’est-ce pas que plusieurs d’entre nous se plaignent du fait que notre économie est extravertie, et aussi qu’elle est dominée en majorité par des étrangers ? Néanmoins, il ne suffit pas de se plaindre ; il faut être ou devenir le changement que l’on désire voir.
De nos jours, plusieurs supermarchés pullulent dans nos villes, et c’est une bonne chose, au vu des multiples avantages et facilités qui viennent avec. Cependant, nous avons pris une habitude qui, sans nous en rendre compte, est en train de contribuer au quotidien, à amenuiser le contenu local de notre économie.
Le fait de pouvoir acheter au supermarché ce qu’on pourrait se procurer dans les boutiques du quartier est en effet nuisible aux activités de nos commerçants et entrepreneurs locaux qui se battent dans un climat qui n’est pas déjà facile pour eux.
Attention ! Il ne s’agit pas ici d’un appel au boycott des supermarchés, ou d’appeler à ne pas acheter en supermarché. Il est plutôt question de faire la part des choses. Certains articles ne peuvent être trouvés que dans les grandes surfaces, et non dans les boutiques du coin. Mais pour les autres, nous pouvons bien faire un effort – car, oui, cela demandera un effort – pour acheter auprès des nôtres et les encourager.
C’est vrai que les supermarchés sont mieux aménagés, apparemment plus propres, et on s’y sent à l’aise ; mais parfois les prix que nous y payons comportent également un pourcentage pour ces aménagements. Et donc, vous seriez surpris de réaliser que certains (je dis bien certains) articles coûtent moins cher au quartier que dans les grands magasins.
Autre chose : avez-vous remarqué que nous avons tendance à être moins regardants sur les prix dans les supermarchés ? Avez-vous aussi remarqué que quand on nous remet la monnaie par les agents de caisse, nous nous contentons de vérifier rapidement le retour en devises, et que pour la monnaie locale, nous prenons à peine le temps de vérifier ce qui est inscrit sur la facture et la somme qui doit nous être retournée ?
C’est là un indice ! Pourtant, nous adopterions une autre attitude si nous étions au quartier. Comme quoi, dans les supermarchés, il y a comme un environnement qui nous pousse à jouer aux barons, qui donnent sans compter. Nous savons ce qui est dit des riches : ils gèrent bien jusqu’à leurs centimes !
En allant aussi dans les boutiques de chez nous, nous ne serions pas exposés à cet environnement qui nous conditionne à nous comporter en « nouveaux » riches. Par conséquent, nous gérerions encore mieux nos finances. Gérer mieux nos finances ; n’est-ce pas là une résolution de presque tout le monde en début d’année ?
Nous pouvons poursuivre un objectif commun et patriotique en nous engageant à soutenir ces compatriotes qui sont dans les affaires pour les aider à faire prospérer leurs business encore rudimentaires.
En plus d’acheter les produits disponibles dans leurs boutiques, nous pouvons initier avec eux des conversations dans le noble but de les encourager à la croissance, à se développer. Nous avons certainement des observations sur leurs affaires et nous avons quelques fois des compétences, des conseils que nous pouvons leur prodiguer pour les amener à améliorer leurs services, leurs présentations, leur comptabilité, leur communication, etc.
Par conséquent, en poursuivant un objectif collectif, en décidant d’aider les nôtres, même s’ils ne nous offrent pas toujours en retour un meilleur service, un meilleur cadre, ou même pas toujours un meilleur prix, nous pouvons arriver aussi à en tirer un certain avantage personnel, tout en contribuant au changement que nous souhaitons et à l’émergence d’une classe entrepreneuriale locale.
De la part de Kalda Group,
Bonne Année 2024 !
Daniel K. Kalonji