Je me demande souvent pourquoi il n’existe pas encore un marché de la Bourse #ChezMoiAuCongo. La Bourse, c’est ce marché ou se négocient des valeurs mobilières (action, part ou obligation). Cette définition englobe à la fois les transactions proprement dites mais aussi le lieu où celles-ci se déroulent. Ainsi, connait-on par exemple les Bourses de New-York, Paris, Londres, Tokyo ; et pas plus loin de nous, celles de Nairobi, Kigali…
Ceux qui s’intéressent au monde des entreprises savent que ces dernières possèdent un capital social, lequel est subdivisé en plusieurs actions ou parts, comportant chacune une valeur. Et cette valeur peut fluctuer à travers le temps et selon la conjoncture. C’est cette fluctuation en valeur qui occasionne donc le marché de la Bourse.
Avant que notre pays rejoigne l’OHADA, les sociétés étaient pour la plupart créées et opérant sous forme de SARL (Société par Actions à Responsabilité Limitée), ou de SPRL (Société Privée à Responsabilité Limitée). Les SARL étaient souvent les grandes entreprises, banques ou autres holdings, tandis que dans les SPRL se trouvaient les Petites et Moyennes Entreprises (PME), ou même des TPE (Très Petites Entreprises).
Ce système ayant été abandonné au profit de l’OHADA, les SARL sont devenues des SA (Sociétés Anonymes), et les SPRL sont maintenant appelées SARL. Cette dernière SARL est différente de celle d’avant, car elle signifie Société à Responsabilité Limité, tout simplement.
Toutefois, que ce soit dans l’ancien système comme dans l’actuel, les actions restent au centre du jeu. Toutes ces sociétés (SA ou SARL) ont un capital social, composés des actions ou parts ; mais c’est dans leur régime juridique ou comptable que se trouve les différences.
Actionner et Partager
Ceci n’est pas qu’un jeu de mots ; mais l’on remarque que les actions ou les parts sont bien issus des verbes « actionner » et « partager ». Même en anglais, « action » ou « part » se traduisent par « share » c’est-à-dire « partager » ou « quote-part ». Tout y est dit. Lorsqu’on parle d’action(s), cela sous-entend un mouvement, une dynamique.
Une entreprise n’est pas censée rester statique ; elle doit évoluer avec son temps, ou même parfois avant son temps, par anticipation ; elle doit être avant-gardiste. Un sage a dit : « Si les changements qui se produisent à l’extérieur d’un système sont plus rapides que ceux qui se produisent à l’intérieur du système, ce système est appelé à disparaître ».
Toute entreprise réellement dynamique est appelée à bouger dans le sens du donner et du recevoir, à être présente sur le marché. Il ne peut en être autrement. Et c’est ce qu’on voit dans les économies dynamiques. Soit une entreprise est cotée en Bourse, et est en mesure de vendre ou d’acheter des actions ; soit quand elle n’y est pas encore arrivée, elle fait des efforts pour y parvenir et proposer son premier appel à l’épargne public, ou faire l’objet d’une OPA (offre publique d’achat).
De ce fait, nous retenons que dans l’idéal, les parts ne sont pas constituées pour être conservées, mais plutôt pour être effectivement « partagées ». Mais pour mieux le faire, on doit en connaître ou en déterminer la valeur, et au-delà, travailler à augmenter cette valeur pour en tirer le meilleur parti. Mais il arrive aussi que les parts perdent substantiellement de la valeur que leurs détenteurs sont obligés de les vendre à vil prix.
Prix à payer
C’est à ce niveau que les jeunes entrepreneurs (jeunes en expérience, pas nécessairement en âge 😊) ont encore du chemin à faire. A partir du moment où vous créez des sociétés, vous devez vous armer d’un bon état d’esprit.
Pour commencer, en formalisant votre activité en entreprise, vous cessez d’être seulement votre talent et vous convertissez en gestionnaire, ou manager. C’est déjà un changement à opérer. Par exemple, vous êtes un bon coiffeur et vous ouvrez votre salon de coiffure, votre travail deviendra plus managérial que le simple fait de coiffer.
Ensuite, si vous avez donné la forme de société à votre activité, développez déjà un système de fonctionnement comme si c’est une société que vous allez revendre. Même si vous ne le ferez pas en réalité, mais cela est très utile pour une meilleure gestion. Pour y arriver, il est crucial de confectionner un plan d’affaires ou business plan.
Aussi, vous devez être prêt à accepter et pourquoi pas rechercher des partenariats. Là aussi, il est encore question de « parts ».
Dans notre environnement, où on constate que les gens préfèrent souvent travailler seul, ceci exige un grand shift dans la mentalité. Souvent les gens préfèrent garder 100% des parts, même quand l’entreprise n’évolue pas. Alors qu’à la place, pour autant que la société se porte bien, pourquoi ne pas envisager des associations qui feraient grandir l’entreprise ?
Il est vrai que la pratique de vente et/ou achat des actions/parts n’est pas encore entrée dans notre culture économique ou nos habitudes commerciales, mais elle constitue un des moyens pour relever le défi de pérenniser les entreprises. Commencer à y penser est un premier pas, parce que certainement, le marché de la Bourse ne tardera pas à frapper à nos portes.