Entrepreneur, un statut qui rime, dans l’imaginaire collectif, avec aisance matérielle et financière. Un statut attrayant au point de susciter des vocations chez certains et les pousser à se lancer, souvent attirés par la prospérité matérielle apparente des entrepreneurs et le succès qu’ils récoltent grâce à la réussite de leurs entreprises ou à l’exposition de leurs histoires qui se racontent et se transmettent jusqu’à faire parfois le buzz. Des success story, comme on en raffole. Mais ce qu’on ignore c’est l’histoire derrière les parcours. Avant de s’engager, vaut mieux savoir de quoi il en retourne. La vie d’entrepreneur est une vie des risques. Sans prise de risque on ne peut réussir dans l’entrepreneuriat.
Ces risques, connus, plusieurs ne les prendraient pas. Alors vaut mieux le dire tout de suite : quel que soit le domaine dans lequel vous souhaitez vous lancer, le risque est inévitable. Loin d’être un frein, il faut apprendre à le gérer pour s’armer de la volonté d’aller au bout de ses idées. Nous connaissons pour la plupart cet adage : «Qui ne risque rien, n’a rien». Il s’applique à tous les domaines de la vie, mais bien plus encore plus dans l’entrepreneuriat.
Abordons quelques risques qui se présentent à l’entrepreneur, tant sur le plan personnel que sur le plan extérieur.
Risques personnels.
Les premiers risques sont d’ordre personnel. Le parcours entrepreneurial est souvent une aventure personnelle. Avant de faire intervenir des tierces personnes, il demandera à l’entrepreneur de s’assumer. C’est un engagement personnel de son temps, ses finances, sa réputation et/ou sa crédibilité. Ces engagements ne sont généralement pas couverts. Pas de protection sociale, pas de couverture maladie, du moins au départ de la majorité des projets. L’entrepreneur se retrouve souvent exposé. L’échec du projet aura des répercussions directes sur sa vie (personnelle) et celle de sa famille.
Face à ces risques, la plupart de ceux qui veulent se lancer se retrouvent confrontés à la peur de l’incertain. Et l’incertitude décourage plusieurs. Il existe de nombreux exemples de ceux qui avaient une bonne idée, y ont consacré le temps nécessaire à la faire grandir, mais se sont rétractés au moment d’un choix crucial entre confort et sécurité d’une part et l’aventure entrepreneuriale, sans garantie, d’autre part. Parfois, ce choix consistait à quitter son emploi pour se consacrer à ses projets. Signalons toutefois que toute idée, toute entreprise n’exigera pas forcément de quitter son emploi. On peut, avec un sens d’organisation, opter pour le statut d’entrepreneur-salarié. C’est envisageable et même conseillé au départ.
Un autre risque personnel est celui de la rémunération, surtout pour les entrepreneurs obligés de quitter leurs emplois antérieurs, rémunérés. Ou ceux qui se lancent pour la première fois sans background professionnel. L’un des défis de l’entrepreneur est de savoir comment organiser sa trésorerie propre et la rémunération à percevoir de son activité. Il faut de fois décider de ne pas se rémunérer pendant un temps. Un de grands risques encourus par l’entrepreneur.
Le choix du statut de l’entreprise est là encore un risque à prendre en compte. Ce choix dépend surtout de l’importance de l’activité et des moyens mis en œuvre. Observons qu’aujourd’hui, beaucoup de projets sont lancés sous le format auto-entrepreneur ou entreprise unipersonnelle, avec l’idée que «si ça marche, je change de forme juridique dans quelques mois». Selon le choix, il peut arriver qu’on expose ses biens personnels. Il est conseillé de minimiser les risques en consultant les spécialistes et opter pour la forme juridique la mieux adaptée.
Risques extérieurs : organisationnels et environnementaux.
D’autres risques guettent l’entrepreneur, des risques extérieurs d’ordre organisationnel, environnemental et financier. Entreprendre c’est aussi entraîner des partenaires dans son projet : employés, fournisseurs, clients. Il faut compter sur une équipe motivée pour faire avancer l’entreprise. Un mauvais casting de l’un ou l’autre partenaire et c’est une baisse de la productivité qui peut remettre en question le projet… avec le risque que tout s’arrête.
Le risque financier n’est pas négligeable. Une mauvaise gestion financière, un budget non respecté, un manque des clients ou une dépendance à un client peuvent exposer l’entreprise et affaiblir sa stabilité financière.
La concurrence est également un autre défi extérieur de taille dont il faut se démarquer pour avoir des parts de marchés. Hormis cette concurrence directe, il y a l’évolution du marché et de la technologie qu’il faut anticiper et à laquelle il faut absolument s’adapter.
La connaissance de ses différents risques permet à l’entrepreneur de se lancer en connaissance de cause. Préparé mentalement, moralement, l’entrepreneur peut aborder tous les risques avec une volonté ferme de se surpasser et s’autoriser à réussir. Quelqu’un a dit : «pour réussir, il faut risquer de perdre». Sinon, que serait un entrepreneur sans cette dose d’adrénaline qui le pousse à oser ?