La croissance démographique en Afrique offre plusieurs perspectives à partir desquelles d’aucuns la regardent. Certains la considèrent comme une menace, une bombe à retardement, si les infrastructures et les services sociaux de base ne la suivent pas au même rythme. D’autres y voient plutôt une opportunité. Le grand nombre est un atout majeur pour le développement, vu sous l’angle du nombre potentiel des producteurs et des consommateurs.

Cette croissance s’accompagne aussi d’une sorte d’entassement que l’on constate dans nos villes, créant ici et là de gros embouteillages. Un problème à côté des constructions anarchiques et inharmoniques ; et les architectes sonnent l’alarme pour que l’on y prête attention. Comme si cela ne suffisait pas, il se pose également un problème crucial, celui des mentalités. La façon de réfléchir de plusieurs laisse à désirer, et malheureusement, ceux-ci constituent une bien bonne majorité.

Face à tout ce tableau, plusieurs appellent de tous leurs vœux à une nouvelle manière de réfléchir, au changement de mentalités ou autrement à une nouvelle citoyenneté. C’est ainsi que les responsables politiques créent des ministères ou des structures spécifiques consacrés à cette quête d’un nouveau type d’hommes et de femmes.

 

Vin nouveau, outres neuves

Lorsque vous observez les mentalités déplorables profondément enracinées dans plusieurs, d’un côté, et les efforts déployés pour arriver à les changer, de l’autre, vous vous rendez compte de la complexité de la tâche. Cependant, vous remarquerez que quand ces mêmes personnes se retrouvent dans d’autres milieux où règne déjà un certain ordre sociétal, elles se rangent pour se conformer à la discipline collective. Ces gens ne jettent plus des détritus sur la route, n’ignorent plus les feux de circulation, ne dérangent plus les voisins et les passants avec une forte musique, paient leurs factures et taxes sans exhortation…

On ne résout pas un problème avec les modes de pensée qui l’ont engendré, disait Albert Einstein. Il y a donc besoin d’un nouveau paradigme. En physique, lorsqu’on n’arrive pas à trouver des coordonnées manquantes dans un référentiel, on crée un autre référentiel (prime) pour les trouver et alors les transposer dans le référentiel de départ.

Les maux qui gangrènent notre société exigent de créer de nouveaux espaces où l’on repartirait sur de nouvelles bases. Dans l’idéal, il s’agira de créer de nouvelles cités, ou de nouvelles villes pourquoi pas, et y fixer de nouvelles règles auxquelles devra souscrire toute personne qui voudra s’y installer. Certains pays ont osé, en déplaçant par exemple les capitales de leurs lieux d’origine débordant des masses et d’affairisme, vers de nouveaux sites avec vocation purement administrative.

 

L’alternative entrepreneuriale

Si la réalisation de l’idéal ci-dessus demande beaucoup de moyens, du temps et surtout une volonté des gouvernants, le monde des entrepreneurs offre étonnamment une meilleure option, qui plus est, est à la portée de tout le monde, ou presque.

Le problème de mentalités décrié plus haut repose en réalité sur la culture qui est le socle d’une société. C’est un ensemble de valeurs qui constitue le crédo d’un peuple ou d’une communauté. C’est ce à quoi elle voue un culte. Si vous pouvez arriver à influencer la culture d’un groupe, vous pouvez être sûr de voir le changement souhaité.

A ce titre, la création d’entreprises est une solution pratique et utile en même temps, du moins lorsque ces dernières sont dûment constituées et opérationnelles. Les entreprises constituent effectivement de nouvelles entités en elles-mêmes. Le plus souvent, elles élaborent et développent en théorie et en pratique ce que l’on appelle la culture d’entreprise. Bien que leur vocation soit fondamentalement économique, leur influence peut s’étendre au-delà du seul secteur d’affaires, ce notamment grâce à cette culture interne basée sur des valeurs et qui vise l’excellence, la compétitivité, l’intégrité, la tolérance, le respect du bien commun, la satisfaction du client, le respect des procédures, et ainsi de suite.

Ce n’est pas un fait anodin que les entreprises portent également le nom de société, au même titre qu’une communauté des personnes. Chaque fois qu’un entrepreneur a créé une entreprise, il/elle a créé une nouvelle société. Pendant que certains font encore des projets de société, les entrepreneurs créent déjà de nouvelles sociétés et engendrent de nouvelles dynamiques. Les pays qui l’ont compris suivent de près les indices de création d’entreprises, et notamment des PME. Et vous verrez que lorsque la création d’entreprises est en baisse, cela est vraiment pris au sérieux, et des mesures sont prises pour y remédier. Pourquoi ? Parce qu’ils ont compris que les entreprises sont un levier majeur pour une meilleure société.

Ceci est aussi une des bonnes raisons pour lesquelles les travailleurs en entreprise sont une véritable pépinière pour la création de nouvelles entreprises, étant eux-mêmes empreints d’une culture d’entreprise à laquelle ils ont été exposés.

Aujourd’hui, plus que hier, vous avez la possibilité d’être le changement que vous avez toujours souhaité. En saisissant les multiples opportunités qui s’offrent dans nos communautés, vous avez la possibilité de créer une nouvelle société, au sens figuré et au propre. Levons-nous et bâtissons de nouvelles sociétés.