La croissance est la preuve de la vie, dit-on. Tout ce qui contient la vie en soi le manifeste par un changement évolutif et positif. Et ce changement se matérialise par des transformations; ce qui était graine devient un bourgeon, puis une plantule. Celle-ci sort des feuilles et/ou branches, et plus tard des fleurs qui amènent jusqu’aux fruits.
La vie n’est pas censée être que routine. Bien sûr, la routine a sa place dans nos vies. Sans la routine, nous serions tout le temps en train de réfléchir pour marcher, conduire nos véhicules, taper sur nos claviers, même pour manger. Grâce à la routine, aux habitudes, nous effectuons toutes ces tâches et de milliers d’autres, quotidiennement, et sans y réfléchir. Pas parce que nous ne devons pas réfléchir, mais parce que nous devons utiliser notre cerveau et notre créativité pour des tâches plus nobles. Et ces tâches en retour dictent nos automatismes. Par exemple, nous n’avons pas besoin de réfléchir pour marcher, par contre nous devons réfléchir sur où nous devons aller; pourquoi cette destination et pas cette autre… ?
De la même manière, nous avons nos activités quotidiennes qui occupent déjà une bonne partie de notre temps : aller à l’université, au boulot, au marché, s’occuper de la maison… Ces activités sont utiles et parfois requises, c.à.d. nous n’avons d’autre choix que de nous y atteler. Cependant, nous ne devons pas laisser ces choses nous enfermer dans un cycle où nous ne voyons pas autre chose que ce qui nous est habituel.
Notre routine ne devrait pas nous faire tomber dans une situation où le cerveau ne fonctionne plus, parce qu’il est en mode automatique, sachant d’avance quoi faire et quand le faire. Elle devrait cependant nous servir en permettant à notre cerveau d’être libre et de se détacher des tâches automatisées pour se consacrer à d’autres tâches autrement plus élevées. C’est notamment la créativité, la perception des changements qui couvent, et des ajustements à opérer pour embrasser ces mutations en germe.
Saisir le jour
Je me rappelle, il y a quelques années en arrière, je travaillais comme prestataire indépendant. Mais à un moment donné, j’ai senti le besoin de changer de mode opératoire, de changer de niveau et passer à autre chose. Ce n’est pas que je ne m’en sortais pas avec ce que je faisais ; les choses allaient bien et je n’avais pas à me plaindre. Pourtant, il était clair pour moi que je devais opérer un shift. Je n’allais pas changer ce que je faisais, mais je devais passer à un autre niveau de travail.
De consultant individuel (avec un établissement), je décidai de muer mes activités en société (sprl à l’époque). Ceci ne serait pas facile, ni moins coûteux, mais je sentais que les défis à venir exigeaient un autre modèle, un paradigme différent. S’organiser en société, prendre des bureaux, et un personnel d’appoint, avec pratiquement les mêmes revenus du moment, ceci n’était pas évident, mais avec le temps, il y a eu des marchés que nous n’avions pu obtenir que parce que nous étions constitués en société, cela étant une des conditions du client.
Effet de levier
Changer de niveau n’est pas seulement fonction de l’effort que l’on déploie dans le travail, ou des connaissances dont l’on dispose, ni même dans la seule décision de le faire. Comme dit plus haut, ceci est plus fonction de la perception des changements qui se produisent et des adaptations que l’on décide d’opérer pour se placer sur l’orbite du changement. Et parfois il ne suffit pas de beaucoup pour y arriver.
On dit souvent que pour obtenir ce que l’on n’a pas, on se sert toujours de ce que l’on a. Les clés pour monter de diapason sont souvent à notre disposition, mais souvent les gens passent à côté, à cause entre autres de la routine, justement. Encore une fois, ce qui importe, est de saisir le temps, comprendre qu’il y a une fenêtre d’opportunité qui s’est ouverte, et qui se fermera certainement sans tarder. Puis, une fois cela perçu, se poser les bonnes questions, faire une bonne évaluation de la situation, et se lancer avec les moyens que l’on a, sans attendre que tout soit en place.
Clés identiques
Quel que soit le niveau où se retrouve dans la vie entrepreneuriale, les principes pour évoluer sont souvent les mêmes. Cela me rappelle la réponse que donnai un élève qui était accusé d’avoir triché chez son voisin de classe : « mais monsieur, il n’y a qu’une bonne réponse ! ». En tant qu’entrepreneur, en activité ou en herbe, il nous incombe de nous approprier de ces clés du succès.
(A suivre)