L’entrepreneuriat est à la base du décollage d’une économie. Plus il y a d’entrepreneurs, plus il y a d’opportunités. D’abord opportunité d’emplois, car la nouvelle entreprise créée est déjà génératrice d’emploi, au moins pour le promoteur lui-même, et aussi pour d’autres s’il/elle requiert de la main-d’œuvre supplémentaire ; et aussi opportunités pour la croissance, car plus les entreprises, PME ou PMI sont créées, plus il y a activités et une vivacité de l’économie. Dans les pays avancés, le taux de création d’entreprises par année est un indicateur essentiel qui est suivi de très près par les organes nationaux compétents. Ils savent en effet que le secteur des PME/PMI génère dans son ensemble plus d’emplois que les grandes entreprises.

Puisque que c’est le cas, nous devrions aussi, dans nos pays moins avancés nous engager dans une telle dynamique. En effet, il est vrai que l’on parle de plus de l’entreprenariat dans nos divers milieux, qu’ils soient des milieux d’affaires, académiques, intellectuels et même politiques. En parler seulement ne suffit pas. Il faudrait en plus des actes dans ce sens.

Il y a une tranche de la population active qui constitue un substrat à très fort potentiel en matière de création d’entreprises. Celle-ci cependant, soit elle s’ignore, soit lorsqu’elle en est consciente, se retrouve bloquée par une ou plusieurs sortes d’obstacles supposés, liés à la manière dont elle conçoit l’entrepreneuriat. Il s’agit effectivement des salariés, toutes ces personnes qui ont la chance ou la grâce d’avoir un boulot.

Comme dans beaucoup de domaines, les perceptions que l’on se fait sur l’entrepreneuriat ne sont pas toujours correctes. Elles relèvent parfois plus de mythes que de réalité.

A contrario, nous allons examiner ci-dessous quelques raisons qui placent les salariés dans une meilleure posture pour se lancer dans l’entrepreneuriat, en plus de leur emploi. Notons déjà cependant que c’est plus exigeant qu’on ne le pense, mais une option à envisager tout de même, au regard des avantages qu’elle renferme sur le plan personnel que celui de la communauté.

 

Culture d’entreprise

Un projet lancé par un entrepreneur passionné peut échouer tout simplement parce que ce dernier est ignorant de la culture d’entreprise. Il a peut-être identifié un problème, et propose une solution qui y répond, mais il ne sait pas comment structurer les choses. Et ceci commence par la séparation primordiale et critique entre la personne de l’entrepreneur et son entreprise.

Les salariés évoluent dans un environnement truffé des politiques, procédures, règlements d’ordre, notes de services… Ils en savent quelque chose sur le conflit d’intérêt, le délit d’initié, et autres. Tout ceci leur permet d’être imprégnés du respect de l’entreprise, de son patrimoine et de son image. Les audits, internes ou externes, sont aussi pour eux un rappel du fait qu’ils sont responsables et redevables devant autrui pour leurs agissements et la gestion de ce qui leur est commis.

Après avoir travaillé dans un tel milieu pendant un certain temps, tout ceci devient une seconde nature, parfois sans qu’ils ne s’en rendent compte. En lançant leurs propres business, ils sauront certainement répliquer leur vécu et expérience dans la nouvelle entité et veilleront à ce que leurs collaborateurs les respectent également.

 

Réseau de contacts

On voit plusieurs conférences d’affaires se tenir de nos jours, avec entre autres avantages à la clé le réseautage (networking). Les relations d’affaires, ce n’est pas quelque chose qui s’obtient en une journée, parce qu’on a échangé ou obtenu une carte de visite. C’est quelque chose qui se construit au fil du temps, de différents échanges, réunions de services, conférences, ateliers, projets communs, campagnes marketing…

Par toutes ces interactions, les salariés développent, dans l’entreprise et à l’extérieur, un réseau important de contacts qui pourraient s’avérer utiles plus tard. Ils doivent évidemment veiller au respect de leurs engagements envers leur employeur ; c’est pour cela que les procédures, notamment de conflits d’intérêt sont en place.

 

Revenus réguliers

Beaucoup d’entrepreneurs et promoteurs de projets se sont butés à un certain moment ou à un autre à l’épineux problème de financement. Aussi, une des causes de faillite se trouve dans le fait que l’entrepreneur doive en même temps subvenir à ses propres besoins individuels et familiaux, alors que la nouvelle entreprise n’a pas encore un cashflow stable et suffisant. Pour les salariés, ils peuvent ne pas y toucher et permettre aux finances encore maigres de leur entité de s’agrandir, car ils ont un revenu avec lequel couvrir leurs besoins courants. Aussi, étant salariés, ils peuvent plus facilement obtenir un crédit bancaire pour financer leur activité.

 

Il y a certes plusieurs exigences auxquelles les salariés devront se soumettre pour réussir, mais ils constituent un véritable vivier où peuvent se recruter des entrepreneurs à succès pour leur propre bien et celui de leurs communautés.