Dans notre article précédent, nous avons échangé sur l’histoire et l’environnement entrepreneurial pas si lointain de notre pays, jalonnée par de véritables success-stories dignes du rêve américain. La plupart d’opérateurs économiques étaient en effet partis de presque rien pour bâtir des affaires florissantes, qui néanmoins n’ont pas tenu l’épreuve du temps pour la plupart. 

Cependant, il ne s’agissait pas pour nous de verser dans des complaintes sur ce qui est déjà passé, ni de trouver des fautifs à blâmer pour ce qui est arrivé. Il y a certes des leçons à tirer, et c’est d’ailleurs à cela que nous sert le passé. Des leçons pour les entrepreneurs eux-mêmes, des leçons pour les dirigeants et des leçons pour toute la population.  

Mais au-delà de la rétrospective, il y a une prospective à mener, le plus important étant dans la vision de l’avenir. Sera-t-il encore possible que l’on voie se lever un jour des entrepreneurs nationaux de grande envergure ? Dans notre environnement actuel marqué par une carence criante des acteurs locaux dans le tissu économique, peut-on rêver d’un shift, d’un changement de paradigme ? 

 

Rien de nouveau 

Déjà, nous savons que la vie est faite de cycles; le soleil se lève puis se couche, puis se lève encore ; les saisons aussi vont et reviennent. Ne fut-ce qu’à ce titre-là, l’on peut espérer que la saison entrepreneuriale prospère que notre pays a connue n’est pas partie pour de bon. Il y aura certainement l’avènement d’une nouvelle saison que l’on peut espérer meilleure que la première.   

De plus en plus, il y a une prise de conscience dans le chef de plusieurs acteurs : politiques, monde des affaires, monde académique, cercles et mouvements de jeunes ; (presque) tous s’accordent sur le fait que l’entrepreneuriat est une des clés majeures pour nous sortir du gouffre de la pauvreté et de la déliquescence économique. 

Si cet élan est maintenu, si ce qui doit être fait par chacun de ces acteurs est fait, il ne sera pas étonnant de voir se lever une génération de businessmen et businesswomen capables de frotter les épaules avec les autres grands acteurs déjà présents sur le terrain, si pas de rivaliser avec eux, avec l’avantage de la connaissance du terrain aidant.  

 

Poser de bonnes bases 

Mais il ne suffira pas de monter, il faut aussi se maintenir dans la durée. C’est justement là où se trouve la faille chez plusieurs. Il est souvent dit que ce n’est pas seulement ce qu’on fait qui compte, mais comment et surtout pourquoi on le fait. Lancer de bonnes affaires, c’est bien. Mais le fait-on de la bonne manière ? Est-ce qu’on le fait dans le respect des principes de gestion prudentielle ? Par ailleurs, quelles sont les véritables motivations derrière tout ce déploiement d’entreprise ? 

Ces questions semblent simples, anodines, mais les réponses qu’on y réserve sont fondamentales pour la survie de vos activités. 

Ne fut-ce que dans l’aspect du comment, il y a encore beaucoup de travail à faire. Ceux qui ont été récemment impliqués dans l’encadrement des PME et jeunes entrepreneurs participant au concours national des plans d’affaires (COPA) ont pu le remarquer : plusieurs entrepreneurs ne respectent pas les normes de base de fonctionnement d’une entreprise. Il est vrai que ces PME fonctionnent, font des recettes, … mais il y a un manque énorme de systématisation et de structuration.   

Que dire alors du pourquoi ? Ici aussi, il y a encore du chemin à parcourir. Les gens se lancent dans l’entrepreneuriat pour diverses raisons personnelles ou familiales. Mais voilà qu’une fois arrivés au sommet, ayant déjà « couverts » les besoins pour lesquels ils s’étaient engagés, ils se trouvent comme perdus, sans repères pour les prochaines étapes, dont notamment la succession ou la pérennisation.  

Il importe donc de se poser les bonnes questions sur les raisons réelles de son engagement et les voies et moyens à emprunter pour y arriver.  

 

Fenêtre d’opportunités 

Ce pays renferme plusieurs ressources que d’aucuns qualifient de scandale géologique, touristique, halieutique, hydrologique, et que sais-je encore. Il compte surtout une population jeune et en nette augmentation, ce qui en fait un véritable marché tant pour les biens que pour les services. 

Parfois, on a l’impression que le pays se limite aux grandes villes ou cités, alors que l’immense territoire attend encore à s’ouvrir et se connecter au développement. Certes les défis sont grands, en termes d’infrastructures, d’énergie ou d’organisation. Mais comme on le dit souvent, c’est en temps d’orage qu’on reconnait les bons marins ; presque tout le monde peut être un bon navigateur par temps calmes. 

Un autre temps arrive, mais cela requiert de se préparer en vue de saisir les opportunités et marcher dans le succès. 

 

Bon deuxième semestre à tous nos clients et lecteurs !